[FR] Honduras- Guapinol

Au Honduras, la protection de l’environnement est synonyme d’une lutte contre l’élite. Les groupes indigènes défendent leurs rivières, leurs forêts, leurs montagnes et leurs terres au péril de leur vie. Les militants de Guapinol se battent depuis 2015 contre l’exploitation de deux mines qui empoisonnent les sources d’eau vitales pour des milliers de personnes.

Depuis 2009, le Honduras est l’un des pays les plus dangereux au monde. La violence des trafiquants de drogue, du crime organisé, des bandes, des petits criminels et d’un régime dictatorial impitoyable font de la vie de la population un véritable enfer. Plus de 67% des Honduriens vivent sous le seuil de pauvreté. Le manque de logements, de travail et de chances pour un avenir meilleur ne sont que quelques-uns des problèmes auxquels les gens sont confrontés dans leur vie quotidienne.

Les militants écologistes de Guapinol luttent depuis 2015 contre l’exploitation de deux mines qui empoisonnent les sources d’eau pour des milliers de personnes.

Au Honduras, la protection de l’environnement est synonyme d’une lutte contre l’élite et contre la classe politique. Les groupes indigènes défendent leurs rivières, leurs forêts, leurs montagnes et leur territorio ancestral au péril de leur propre vie. Selon le journal indépendant Contra Corriente, depuis 2009, 40 Tolupanes (population indigène de la région Yoro) sont morts en défendant leur pays contre les entreprises qui abattent leurs forêts pour en exporter le bois.

La division au sein de ces mêmes groupes rend la protection des sources naturelles quasi impossible. Beaucoup sont obligés, pour manger, de vendre leurs forêts à des prix scandaleusement bas. Les entreprises de scierie achètent certains chefs afin que ceux-ci obligent leur population à se tenir tranquille. Le régime du Honduras donne de plus en plus de concessions sur les sources d’aide naturelles à l’élite politique et aux investisseurs étrangers, sans tenir compte de la population.

Selon Global Witness, plus de 120 militant.e.s ont été assassiné.e.s depuis 2010, d’autres sont en prison. Huit militant.e.s du village de Guapinol sont en prison depuis 2015 en raison de leur opposition à deux compagnies minières qui contaminent les sources d’eau de milliers de personnes.

Mais les militants écologistes ne baissent pas les bras ! En 2019, Guapinol a reçu une reconnaissance international via le Letelier-Moffitt International Human Rights Awards.